Toujours plus d’impact

La réinvention des Affûtés via l’économie circulaire

Les Affûtés ont été fondés pour une raison simple: lutter contre l’obsolescence programmée et la surconsommation, en permettant à chacun de savoir faire avec ses mains, qu’il s’agisse de fabriquer, d’entretenir ou de réparer. (en nous rendant fiers au passage de faire par nous-même!)

Au début des Affûtés, on ne savait pas si ce serait la fabrication, la réparation ou l’entretien qui serait le plus fort. Mais on s’est vite rendu compte que ce que nos usagers aimaient le plus faire, c’était fabriquer, créer, faire émerger quelque chose de nouveau dans le monde.
Or cela requiert plus de matières neuves que de réparer, forcément. Alors comment concilier fabrication et impact environnemental minimal?

Une solution a émergé ces dernières années : l’économie circulaire.

L’idée est toute simple. Notre économie traditionnelle (qu’on appelle linéaire) gaspille énormément, en prenant des matières premières, en les utilisant pour fabriquer quelque chose, et en jetant tout le résidu.
Par contraste, l’économie circulaire, c’est l’idée de partir de déchets d’un autre acteur pour en faire nos matières premières. Et de transmettre nos propres déchets à quelqu’un capable de les utiliser.

On change alors complètement de manière de faire, et ce qui était auparavant des déchets n’en est plus.

Or aux Affûtés, dans les cours qui ne sont pas dédiés à la réparation ou à la rénovation, on aide chacun à fabriquer ses objets du quotidien : tee-shirt, meuble en bois, lampe en métal, cadre photo, cahier.
Mais on n’a pas besoin de planches de bois neuves de 8 pieds de long, ou d’un rouleau complet de tissu.
On est donc un endroit où l’économie circulaire a énormément de sens. On peut récupérer des retailles d’autres organismes, tout en exerçant aussi bien notre métier.

C’est ainsi qu’a démarré notre quête de retailles, pour que votre fabrication ait un impact minimal sur notre planète.

Le premier sujet où l’on a réussi la transition, c’est le bois.
C’est toujours un travail de chercheur d’or. Il faut 20 à 30 contacts pour fonder un partenariat durable en économie circulaire. Car les obstacles sont nombreux : besoin de récurrence, être capable de récupérer tout le volume de retailles du partenaire, mettre en place des solutions de tri sur place, former les personnes chez le partenaire pour qu’ils comprennent l’intérêt de nous donner des retailles, mettre en place des tournées de livraison régulières…
Tous ces obstacles font qu’il y a souvent des déceptions sur la route.
Mais nous avons eu la chance de croiser sur nos chemins plusieurs structures qui partageaient à la fois notre philosophie, avaient le bon volume de retailles et ont pu mettre en place un système efficace. Les 3 meilleurs exemples sont Kastella, la Fabrique Allwood et Boulot Vers.

Grâce à ces partenaires et à d’autres, nous récupérons maintenant en 2023 une tonne de bois massif par mois. C’est une tonne de moins dans les poubelles, et que l’on peut utiliser pour fabriquer des meubles et des objets durables dans les ateliers.
Et cela a même changé notre manière d’imaginer de nouveaux sujets d’atelier. Nous regardons les matériaux que l’on peut récupérer, et en fonction de ces matériaux, nous concevons des objets et meubles qui les utilisent au mieux.

Cette année, nous accélérons ce projet. Pour que tous les domaines puissent être aussi vertueux : couture, rénovation, soudure, plexiglas, vitrail…
Une personne dédiée chez nous (Super-Nathalie!) est à temps plein pour quelques mois, pour nous aider à trouver des partenaires solides.
Et vous nous aidez beaucoup: de plus en plus d’entre vous nous font des dons de tissu, quincaillerie, plexiglas, et nous arrivons à les revaloriser.

Notre objectif : que 80% de toutes nos matières premières soient issues de l’économie circulaire.
Parce que fabriquer nos objets et apprendre à faire soi-même est déjà bien meilleur pour l’environnement que d’acheter des objets qui ne durent pas. C’est un impact positif de long terme. Mais quand en plus on peut le faire avec des matériaux récupérés, on a un impact positif de court terme, là, tout de suite. Et ça nous donne encore plus envie de propager le virus du savoir-faire manuel!